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1911 - Solange Demeyer, une vie de dévouement

Mon Dieu...

Être la grande sœur de trois garçons turbulents, ce ne fut guère une sinécure. Elle était toujours de corvée pour aider sa maman Emma ou s'occuper de ses frères Pierre, Georges et Roger. Elle s'est occupée aussi de sa mère jusqu'à la fin. Elle était un peu son souffre-douleur silencieux.

Catholique très pratiquante, pas très jolie, pétrie de principes et de bonnes manières, elle a vu sa vie sentimentale entravée par une morale rigide et par sa mère qu'elle n'osait pas contredire.

Amoureuse du fils d'un notaire de Valenciennes, elle ne se décidait pas. Et lui non plus. Jusqu'au jour où il se maria avec une autre. Le chagrin de Solange fut tellement grand qu'elle rentra dans les ordres. Elle ne prononça pas ses vœux car la guerre interrompit ce cheminement vers Dieu. Elle est restée célibataire.

La compassion comme métier


Alors elle a décidé de consacrer sa vie aux malheureux et devint assistante sociale à l'hôpital Raymond Poincaré à Garches. Il concentrait la misère du monde avec des spécialités comme la poliomyélite et les grands traumatisés, essentiellement par accidents de voiture.

Elle travaillait beaucoup avec le Professeur Grossior qu'elle vénérait. Il dirigeait un service très innovant orienté vers la rééducation motrice de paraplégiques et de tétraplégiques. Elle nous racontait parfois des situations dramatiques auxquelles elle était confrontée et qu'il fallait qu'elle règle. Traumatisant pour elle aussi.

Sur la fin de sa carrière, elle est devenu Assistante sociale chef et a reçu la médaille de Chevalier de l'Ordre national du Mérite pour son dévouement.

Le quotidien de Solange

Elle n'était pas très douée avec son corps. Par exemple elle a passé le permis de conduire cinq fois avant de réussir à l'avoir.  Elle avait des problèmes de coordination de ses pieds avec ces foutues pédales. Ensuite, elle a acheté une mini Austin et n'a pas respecté un feu rouge. Quinze jours d'hôpital et plus de voiture.

Nous déjeunions parfois chez elle le dimanche, et rituellement, nous avions toujours droit à la même chose: un rosbif parfait, accompagné de pommes de terre à l'anglaise et de haricots verts.

Une fois, en fin de journée, je suis passé en voiture près de son appartement à Fontenay le Fleury et je suis allé la voir à l'improviste. Il était environ 19 heures et sa table était prête. J'étais très surpris de découvrir qu'elle avait mis une jolie nappe, qu'elle avait dressé de la vaisselle de Limoges et deux verres en cristal de St Lambert, de l'argenterie, et qu'elle avait sa serviette dans un rond. Toute seule, elle s'apprêtait à dîner comme si elle allait recevoir le prince de Galles. Respect.

Elle était toujours très bien habillée, et sortait coiffée d'un chapeau même quand ce n'était plus du tout à la mode.

Elle a réchappé à un cancer mais elle a commencé à perdre la tête. Elle s'est enfin décidée à partir dans une maison de retraite. Trop tard. Malheureusement aucune maison n'a voulu la prendre avec son Alzheimer. C'est ainsi qu'elle a tristement fini ses jours dans un hôpital sous curatelle. Une nuit, elle a voulu se lever et elle est mal tombée. Elle est décédée le 19 février 2005 à 93 ans.

Née en 1911, Solange a rejoint ses aïeux dans le caveau de Belgique en lieu et place de mon père enterré au cimetière du Mont Valérien.


Solange au restaurant devant son gâteau des 90 ans


 


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