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1873 - Mon arrière grand-mère Victorine Joséphine Livenais fille de... Victorine Joséphine Livenais

 

 Un des buts de ma recherche généalogique était de retrouver ma famille maternelle. Ma mère Jeanne Hauterive refusait d'en parler. Elle avait déclaré un faux prénom pour sa mère (Jeanne au lieu d'Antoinette). Et Antoinette s'appelait en réalité Victorine Joséphine... comme sa maman.... Il m'a fallu me transformer en détective pour retrouver les traces de mes ancêtres, les Livenais et les Hauterive. Voici le résultat de cette recherche.

Des familles originaires d'Anjou et de Sarthe

Les scieurs de long taillaient
des poutres dans les troncs d'arbres

Pierre Livenais est né en 1824 à Le Louroux-Béconnais, un bourg de 2500 âmes en Anjou. Les Livenais, meunier de père en fils, étaient des notables originaires du bourg depuis longtemps et plusieurs d'entre eux ont été élus maire au XIXe. On a pu remonter la lignée des Livenais à l'an 1602 en Anjou.

Le moulin "chandelier" en bois du lieu-dit les "Moulins salés" où il habitait a brûlé en 1847. (voir). Pierre a aidé à sa reconstruction en pierres. Puis, à 24 ans, après avoir travaillé comme maçon, menuisier et "scieur de long" à Angers Pierre décida de changer de région. Rien ne le retenait car ses parents étant décédés tous deux en 1830, il était orphelin depuis l'âge de six ans. 

Un nouveau départ à Vitré en Bretagne

Il atterrit à Vitré en Bretagne, une ville en plein développement grâce à l'arrivée du chemin de fer. À 26 ans, il rencontra Joséphine Durand, une jolie bretonne de 34 ans et se maria avec elle en 1850. Elle mourut 20 ans plus tard. Joséphine était couturière et tricoteuse. Puis Victorine Joséphine Livenais est née trois ans plus tard, le 8 décembre 1853 plus précisément. C’est mon arrière grand-mère maternelle. 

Vitré attirait des populations nouvelles par son dynamisme. 
René Clément Hauterive a vécu au n° 7 de cette rue.


Cette fille a eu un destin malheureux. A 19 ans, sur les chantiers de son père, Joséphine rencontra René Clément Hauterive, un jeune maçon de 18 ans, costaud et hâbleur, qui venait de s’installer seul à Vitré. Il était né en 1854 à Sillé-le-Guillaume dans la Sarthe et avait quitté sa famille sur un coup de tête. Et René lui fit un enfant peut-être, heu... à l'insu de son plein gré. 

C’est ainsi que naquit Victorine Joséphine Livenais le 13 août 1873 alors qu'ils étaient encore adolescents. C’est ma grand-mère. Oui, elle porte les mêmes prénoms que sa mère.

Victorine Joséphine reconnue au mariage

Reconnaissance de leur fille.
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Les choses ne furent pas simples. Cette fille naturelle ne fut pas déclarée à l'état civil. Trop jeunes et après bien des tergiversations, ils ne se sont mariés que trois ans plus tard, le 11 août 1876 à Vitré. Et enfin, sur l’acte de mariage, ils ont reconnu leur fille du nom de Victorine Joséphine Livenais. Ainsi elle devint Hauterive.

Sur le même acte de mariage, il est indiqué que son père Bernard Hauterive était absent car on ne savait pas où il était! Domicile inconnu. Pourtant, son père est décédé bien plus tard en 1887. Je crois que son fils était parti  de chez lui pour aller à Vitré après une grave dispute et qu'il ne voulait plus le revoir. René avait-il mauvais caractère ?


La fuite à Paris

Remède miracle

Après les premiers émois d'un amour de jeunesse, le couple ne s’entendait plus et s'est vite séparé. Problème de comportement ou d'incompatibilité de caractère? 

D'après des journaux de l'époque, René Hauterive (puis les enfants de sa deuxième femme) avaient souvent maille à partir avec la police ou la justice: alcoolisme, violence, bagarres, vols, désertion en temps de guerre, petites escroqueries...

Par exemple, dans cet article, le mari de Victorine, René "dit Le Parisien" (Ah?) est passé au tribunal pour avoir vendu fort cher un remède miracle contre les maux de ventre, à savoir du jus de navet bouilli...

Était-ce pour cette mauvaise réputation que ma grand-mère et ma mère n'ont jamais parlé de leur passé et ont coupé tous les ponts?

Vers 1878, deux ans après son mariage, Victorine s'est réfugiée près de son grand frère rue Jouffroy à Paris dans le 17e. En effet, Pierre Marie Livenais, s'était installé dans le 17e (35 rue Gauthey) peu avant son mariage en 1878 avec Claire Thuillier.

Victorine y exerça le métier de couturière-tailleuse qu'elle avait appris avec sa mère. Pas bien longtemps. Elle mourut à trente ans le 5 août 1884. Elle repose au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine. Son mari René Clément Hauterive devenu veuf s'est remarié avec Louise, Marie Hodemon en 1885, quelques mois plus tard. De cette union il a eu une très nombreuse descendance (voir).

Qu’est devenue sa fille orpheline, ma grand-mère ?

Pierre Adolphe Livenais 
fils de Pierre Marie
vers 1955

Ma grand-mère avait 11 ans au décès de sa mère. Elle n'a sûrement pas été accueillie par la famille Hauterive avec laquelle sa mère était brouillée. Et Vitré, c'est très loin. A-t-elle été mise dans un orphelinat ? 

La petite a probablement été recueillie à Paris par son grand frère Pierre Marie et sa femme. Celle-ci est décédée à 32 ans d'un coup de sabot de cheval en 1892. Très affecté par cette mort, Pierre a une réaction bizarre: il place tous ses enfants* (dont l'aîné Pierre Adolphe avait 13 ans) en familles d'accueil et il part à Bussières (Saône-et-Loire). 

En fait, il venait d'être nommé Compagnon charpentier du Tour de France et il ne pouvait s'encombrer de ses enfants pour faire son travail itinérant partout dans le pays. Certainement que ma grand-mère aussi a dû partir vivre de ses propres ailes à ce moment là. Ou avant cette date. Elle avait 19 ans.

Vingt ans plus tard, une réapparition étrange

Puis Victorine Joséphine a disparu. On la retrouve en 1906 sous le nom d'Antoinette Hauterive à Moulins dans l’Allier. C'est sur le registre de naissance de ma mère Jeanne (le 17 février 1906) que l'on trouve sa date de naissance de 1873 à Vitré, mais sans filiation. J'ai quand même pu remonter la filière jusqu'aux Hauterive-Livenais. J'ai eu du mal à cause du prénom qui avait changé. 

[Edit du 03/02/2021: J'ai enfin retrouvé l'acte de mariage de ma grand-mère. En 1915, elle déclare habiter à Montoldre, à 30 km au sud de Moulins, et son mari habite à Varennes-sur-Allier à 5 km de là. Voir ici ]

Elle a eu sa fille Jeanne (ma mère) tardivement à 33 ans et elle s'est mariée à 42 ans avec Gilbert Favier. Ils travaillaient tous deux et logeaient au château d’Auzon, lui comme jardinier et elle comme domestique et cuisinière. Comment est-elle arrivée dans l'Allier? Mystère. Qu'a-t-elle fait pendant cette disparition de 22 ans depuis Paris? Mystère. 

Antoinette (Victorine) s'est mariée très tard et ma mère aussi. Ont-elles été échaudées par les mésaventures de leur aïeule avec son mari?
(voir la vie de Jeanne ici)

 

L'écheveau des prénoms qui brouille les pistes

Je cherche toujours les morceaux manquants du puzzle. 

Un travail difficile avec le méli-mélo des prénoms et l'omerta de ma mère Jeanne qui me parlait rarement de sa mère "Jeanne" alors qu'elle s'appelait Victorine Joséphine et qu'elle même avait choisi de se prénommer Antoinette même sur les registres officiels. 

Et Pierre Livenais? Il avait un père qui s'appelait Pierre Livenais et un grand-père qui s'appelait... Pierre Livenais. Et le frère de Victorine, Pierre Marie Livenais à eu un fils qui s'appelait Pierre et un petit-fils qui s'appelle Pierre... Un peu comme chez les Demeyer !

 


Cet acte de mariage confirme les origines de ma grand-mère
issue des familles Hauterive et Livenais.
Non publié sur Internet, ce document m'a été transmis par les archives de l'Allier.

Acte de mariage Antoinette Joséphine et Gilbert Favier en 1915

 

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* Les enfants de Pierre Marie Georges Livenais  
  (1851-1936):

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Sources:
- registres d'état civil
- généalogie d'Emmanuel Laporte (Livenais)
- généalogie de Régine Delaval (Hauterive)


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Ceci est mon dernier article public. Je vais maintenant écrire mes mémoires (tant qu'il m'en reste), un récit sur ma vie très riche, mouvementée et surprenante par certains aspects.

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